Capsules sur la sécurité aérienne
Des conseils sur la procédure à suivre pour une remise des gaz sécuritaire
À quand remonte la dernière fois que vous avez pratiqué une remise des gaz ? Il y a pourtant plusieurs situations où vous devriez remettre les gaz : un obstacle sur la piste, une approche non stabilisée, trop haut, trop vite, ou tout simplement, <je sens que quelque chose n’est pas correcte>. En fait, au moindre doute dans votre esprit, votre réaction devrait être de remettre les gaz et de vous reprendre. Vous devriez approcher chaque atterrissage avec une possibilité de remise des gaz en tête. Et la décision de remettre les gaz n’est pas une indication d’un manque de compétence ; c’est plutôt la marque d’un bon pilote qui ne prend aucune chance. Dans le doute, passez tout droit !
La remise des gaz ; <facile> : oui, mais pas sans dangers ! Plusieurs accidents se produisent à la remise des gaz ; pourquoi ? La remise des gaz est effectivement facile si vous êtes conscient des dangers et que vous appliquez la bonne procédure. Si votre procédure n’est pas à point, le décrochage vous guette.
Les dangers proviennent de votre configuration lorsque vous prenez la décision de remettre les gaz. Vous serez en finale, à basse vitesse, avec des volets et un trim <nose up>. Une remise rapide des gaz dans cette configuration risque de propulser le nez de l’avion vers le haut et augmentera votre angle d’attaque. Si en plus le pilote essaie de se mettre rapidement en montée et tire sur le manche, ce qui est souvent un réflexe, la situation devient rapidement critique. Étant déjà à très basse vitesse, cette augmentation de l’angle d’attaque pourrait bien vous amener rapidement au décrochage. Donc, lors de la remise des gaz, évitez que l’angle d’attaque n’augmente trop. Il est crucial de pousser sur le manche jusqu’à ce que la vitesse ait augmentée à Vy. Ce réflexe sera plus prononcé s’il est nécessaire d’éviter un obstacle sur la piste et la tentation sera de tirer sur le manche et de monter rapidement. Le pilote devra résister cette tentation et éviter de se mettre en décrochage. La séquence devrait être : accélération en premier et montée en deuxième.
L’autre danger qui n’est pas apparent pour plusieurs pilotes et que lors d’une remise des gaz rapide dans cette configuration (volets, trim) la poussé asymétrique (Facteur-P) entrainera brusquement la queue vers la droite ce qui peut entrainer un décrochage de l’aile et possiblement la spirale. Ceci sera plus prononcé pour les avions ayant beaucoup de puissance ; à surveiller si vous avez un gros moteur ! Il est peu probable de pouvoir récupérer d’un tel décrochage à quelques centaines de pieds d’altitude.
Finalement, la situation sera encore plus critique si au moment de remettre les gaz le pilote initie en même temps un virage. La marge de manœuvre en sera réduite d’autant.
La rétraction trop rapide des volets peut aussi s’avérer néfaste. Plusieurs rapports d’accidents font état que le pilote a enlevé ses volets juste après la remise des gaz pleine puissance avec une assiette prononcée. La vitesse de décrochage augmente avec la rétraction des volets. Il est donc essentiel de s’assurer d’avoir la vitesse appropriée avant de toucher à vos volets.
Le pilote doit donc être conscient de ces dangers au moment de remettre les gaz et anticiper l’augmentation de l’angle d’attaque et la poussée asymétrique et appliquer les corrections avant qu’elles ne se produisent.
La procédure à suivre devrait être celle décrite dans votre POH mais si vous avez un doute consultez un instructeur qualifié. Mais en gros, les phases de la remise des gaz et les points importants à garder à l’esprit sont tels que décrits dans le Guide de tests en vol de Transports Canada :
Vos instincts et vos réflexes, surtout s’il y a une perception d’urgence, vous donneront l’envie de tirer sur le manche et possiblement d’initier un virage. Seulement la pratique vous aidera à développer les bons réflexes et à combattre vos instincts. Donc, pourquoi ne pas pratiquer régulièrement la remise des gaz ?
Conscience + pratique= compétences.
Capsule de sécurité sur l’interprétation des METAR
Avez-vous eu de la difficulté à déchiffrer le METAR ?
Voici les conditions de la météo à Québec au moment de la publication du METAR.
On ne peut pas toujours avoir une photo ou l’image d’une web cam pour nous aider à visualiser les conditions météos à notre endroit de destination. Voici ce que dit ce METAR en language clair :
SPECIAL : Aéroport Jean-Lesage (CYQB)
DATE - HEURE : 06 novembre 2018 - 1616 UTC
VENT : 70 vrais @ 21 noeuds RAFALES : 27 noeuds
VISIBILITÉ : 15 milles terrestres
NÉBULOSITÉ : QUELQUES NUAGES (1/8 / 2/8) 300 pi.; NUAGES FRAGMENTÉS : /5/8 / 7/8) 600 pi.; CIEL COUVERT : 1600 pi.
TEMP/PT. DE ROSÉE : 4 C/ 4 C
ALTIMÈTRE : 28.89 po. Hg.
Un rappel que le Manuel d’information aéronautique a toute une section sur la météo. Consulter le si vous avez des doutes sur votre interprétation de ce genre de message.
En tout temps, vous pouvez consulter le site de Nav Canada pour connaître les conditions de météo locales, régionales ou nationales.
Un aperçu sur les facteurs pouvant influencer la course au décollage ains ique les précautions à prendre.
Données de performance de votre POH au décollage : elles sont fiables?
La perte de contrôle en vol (LOC-I) est une des plus grandes causes de mortalité dans l’aviation générale. La perte de contrôle en vol peut arriver dans n’importe quelle phase du vol, mais elle est particulièrement mortelle au décollage. La perte de contrôle peut être causée par une panne moteur ou un bris d’équipement, mais souvent elle est due à l’incapacité à franchir un obstacle au décollage. Il est important de bien calculer la distance requise de décollage incluant la distance requise pour survoler un obstacle. Votre POH et des outils comme Foreflight contiennent des données de performance pour calculer les distances requises. Mais devez-vous vous fier sur ces données?
Le ASI (Air Safety Institute) a fait des tests pour répondre à cette question. Ils ont comparés les distances requises réelles pour l’atterrissage et le décollage avec les distances calculées à partir des données disponibles (POH et Foreflight) pour un Cesna 182 et un Beachcraft Bonanza. Pour les deux avions, la distance requise pour le décollage mesurée a été de 30% supérieure à la distance calculée. Les données du POH sont donc très optimistes.
Plusieurs facteurs autres que la température et l’altitude densité ont un impact sur la distance requise pour décoller et franchir un obstacle. D’autres facteurs comme la pente de la piste, la qualité de la surface et la force et direction des vents auront aussi un effet. Vous devez en tenir compte dans vos calculs. Votre technique est la plus importante et la plus difficile à estimer de tous ces facteurs. Faites vos propres tests pour vraiment identifier les distances requises pour votre avion avec vous comme pilote dans différentes conditions. Prenez bien le temps d’évaluer les résultats afin de pouvoir conserver une bonne marge de sécurité.
Il est recommandé de faire vos calculs à en tenant compte de toutes les informations que vous avez (pression, température, pente, poids, etc.) et d’ajouter de la distance aux donnés du POH.
En cas de doute, ajouter au moins50%. Vaut mieux en avoir beaucoup trop qu’un peu pas assez! Il est aussi recommandé d’utiliser la règle du 50 :70. Si vous n’avez pas atteint 70% de votre vitesse de rotation requise lorsque vous avez parcouru 50% de la longueur de la piste vous devriez interrompre le décollage. Ayez toujours un point de Go-no-go clairement établi avant de mettre les gaz et respectez-le. Bon vol.
Cette capsule traite de l'altitude densité et son impact sur l'opération d'un aéronef
Mourir de chaleur : pas nécessaire !
Ouff ! 32 C, 40 ressenti ! Ça, ca veut dire que ce sera chaud et humide. Connaissez-vous l’impact de ce genre de température sur les performances de votre appareil ? Vous devriez !
Il est facile d’imaginer le pilote qui vole son Cessna 172 toutes les fins de semaines, normalement seul, dans des conditions typiques d’été et qui décide d’amener ses deux beaux-frères et sa sœur faire un tour ; juste un petit tour autour de l’aéroport. Si ce pilote ne se donne pas la peine de faire des petits calculs, il risque d’être surpris. Et ce ne sera pas une bonne surprise !
La performance de votre appareil dépend de l’altitude de l’aéroport, de la température et de l’humidité. Si ces paramètres augmentent, la portance, le taux de montée ainsi que la puissance de votre moteur seront moindres. La seule chose qui augmente … c’est votre vitesse de décrochage. Donc, par temps chaud et humide, vous perdez sur tous les tableaux.
L’altitude-densité ça vous dit quelque chose ? C’est l’altitude-pression corrigée pour la température. Prenez par exemple, un Cessna 172R à Thedford Mines (élévation 1408 pieds), une pression de 29.75” Hg et une température de 32°C, l’altitude-densité sera de 3,842 pieds. Donc, cet avion se comportera comme s’il était à 3,842 pieds. La distance de décollage sera d’environ 1,550 pieds au lieu de 1,100 pieds si la température était de 20°C et la distance pour franchir un obstacle de 50 pieds sera de près de 2,600 pieds plutôt que de 2,850 pieds environ. La piste de Thedford Mines est de 4,500 et il n’y aura pas de problème pour décoller mais en cas de panne moteur, il n’en restera pas gros. Sur une piste plus courte dans les mêmes conditions ayant un obstacle de 100 pieds à franchir, il se pourrait bien que ça ne passe pas.
Prenez donc le temps de réfléchir au comportement que votre avion aura avant de pousser la manette des gaz.
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